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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/556

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croisade contre les albigeois.

nant ce nom, puisqu’il est mort sans confession[1]. Mais, s’il a aimé et servi la sainte Église, priez Dieu Jésus-Christ d’épargner son âme. »

Chacun en son cœur approuva la décision [du cardinal], [8540] et Amauri posséda la terre entière. Le cardinal la lui livra et puis le bénit[2].

Le vaillant jeune comte sortit de Toulouse, car Bernart Jourdain manda ses hommes et tout d’abord fit un acte d’énergie, car il se montra l’ami du jeune comte et dévoué à ses intérêts, au point [8545] qu’il lui rendit l’Isle[3], et la fortifia pour lui.

Les barons du siége, le cœur plein de rancune, restèrent encore quatre jours sans se mouvoir, jusqu’au dimanche[4].

CCVII.

Le dimanche, le temps se gâta ; [8550] le vent, la tempête, l’ouragan s’étendirent par le pays, dispersant les semences (?). Les hommes de Toulouse et le peuple joyeux placent les sentinelles sur les remparts et rentrent tous dans la ville pour manger. [8555] Au dehors les assiégeants tiennent conseil, et s’imaginent prendre la ville à coup sûr. Ils ne sont pas longs à se mettre à

  1. Cf. vv. 8465 et 8478.
  2. Il se peut qu’il y ait ici une lacune, car la réd. en pr. prête à Amauri un discours dont il n’y a pas trace dans le poëme ; voy. au t. I la note du v. 8539.
  3. L’Isle-en-Jourdain, Gers, arr. de Lombez.
  4. L’auteur compte les quatre jours du surlendemain de la mort de Simon de Montfort, qui fut tué le lundi 25 juin (« in crastino Beati Joannis Baptistæ », P. de V.-C. Bouq. p. 112 a) ; le dimanche suivant était donc le 1er juillet.