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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/76

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introduction, § x.

partir de laquelle Rogier Bernart joue un grand rôle dans tous les événements rapportés par le poète. Assurément il n’était pas au siège de Montgranier, soutenu par Rogier Bernart contre Simon de Montfort[1], qui dura du 6 février au 24 mars 1217 et dont il ne dit que quelques mots. D’ailleurs, s’il est légitime d’attribuer, avec Fauriel, la valeur d’une indication précise au vers où le poète paraît se louer de la libéralité de Rogier Bernart, il y a peut-être lieu de tenir compte aussi des vers 9502-4 : « Et monseigneur le jeune comte, en qui est toute valeur, qui rétablit Parage et abat les orgueilleux, et fait briller d’un nouvel éclat (e colora e daura) ceux qui ont été abattus. » Concluons que le poète eut à se louer de plusieurs des seigneurs qu’il met en scène, et particulièrement du jeune comte et de Rogier Bernart.

X. L’auteur anonyme de la seconde partie de la chanson : caractère et valeur de son récit.

L’œuvre de notre anonyme est bien plutôt une suite de scènes présentées d’une façon dramatique qu’un récit suivi. J’ai déjà indiqué ce point plus haut. Reprenons maintenant, une à une, les scènes dont se compose cette partie du poème et nous arriverons à distinguer, avec assez de vraisemblance, auxquelles de ces scènes l’auteur a assisté ; nous verrons en même temps les épisodes se multiplier et l’exposé de chacun d’eux se développer à mesure que nous approcherons du temps où le poète s’est mis à l’œuvre.

La seconde partie du poème, ou, si l’on veut, le second poème, commence au point où G. de Tudèle s’était arrêté, c’est-à-dire aux préliminaires de la bataille de Muret. C’était là un

  1. V. 5669.