Aller au contenu

Page:La Foire Saint Laurent.pdf/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LOLOTTE, à Ramollini.

Le connaissez-vous ?

RAMOLLINI.

Bobêche ! ze ne l’ai zamais vu !

BONBONETTE, à part.

C’est comme cela qu’il connait tout !

RAMOLLINI.

Non, moi, ce qué z’aime c’est lou grand art !

BONBONETTE.

Bah !…

RAMOLLINI.

Eh ! ne souis-je pas de la famille… de la grande famille… par alliance.

SAINT-GOTHARD.

Ah ! c’est vrai !… Vous avez épousé une danseuse de corde…

RAMOLLINI.

La sénorita Malaga !… (Piteusement.) Mais zé l’avoue, z’ai fait oune bêtise.

COUPLETS
I

Comme elle dansait, Malaga !
Ses entreçats m’allaient à l’âme !
Elle sautait haut comme ça !
C’est perché, z’en ai fait ma femme !
Depuit que zé souis son époux,
C’est oune vertu, zé l’accorde…
Mais zé vous avoue entré nous
Que zé régrette oun peu la corde !

II

Voyez-vous, c’est oun tort toujours
Que d’épouser une danseuse.
Elle peut pas faire des tours
Pour vous rendre la vie heureuse,
D’autant que c’est un mauvais jeu…
Lorsque l’embonpoint la déborde
Et quand ça tourne au pot au feu,
L’époux regrette oun peu la corde !