Aller au contenu

Page:La Foire Saint Laurent.pdf/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
RAMOLLINI.

Sango de mi ! mais je souis éreinté.

Il jette la corde à une pensionnaire.
TOUTES.

Oh ! le maladroit !

RAMOLLINI, se relevant.

Quelle soirée pour oun homme de plaisir ! Ah ! comme je les rendrais bien à leurs familles !

MARGUERITE.

J’veux un sucre d’orge, moi… comme Clotilde !

Elle veut arracher le sucre d’orge de Clotilde qui résiste.
RAMOLLINI.

Vous en aurez… mais per Dio..

DOROTHÉE, languissante.

Bon ami, bon ami ! je ne sais pas ce que j’ai… je ne suis pas bien.

RAMOLLINI.

Allons, bon ! c’est le champagne… je ne savais pas, moi… je les ai un peu grisées… Attendez… vi vous asseyez là… Tu veux un peu de vulnéraire ? Sur un morceau de sucre… Tiens !… Ouvrez la petite bucetta !…

Il tire de sa poche une petite fiole et un morceau de sucre qu’il imbibe et fait avaler à Dorothée.
DOROTHÉE.

Ça va mieux.

CLOTILDE.

Je voudrais être chez ma tante…

RAMOLLINI.

Moi aussi je voudrais que tu fusses chez ta tante. (A une autre.) Tu finis le morceau. (Il lui tend le sucre, la petite le mord.) Aïe ! tu me mors ! Voyons, profitons de ce bon mouvement. Donnez-moi toutes vos noms et vos adresses.

Elles parlent toutes ensemble.
MARGUERITE.

Maman demeure Jardin des Apothicaires.

LUCIE.

Papa, reste rue Bourg-l’Abbé !