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Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 2.djvu/257

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QUATRIESME PARTIE.

Contre ses fins cét homme en premier lieu
Va de droit fil ; car s’il prit à ce jeu
Quelque plaisir, c’est qu’alors la Chrestienne
N’estoit à luy ; le bon sens vouloit donc
Que pour toûjours il la laissast à Gille ;
Sauf la Coudraye, ou Tiennette, dit-on,
Alloit souvent en chantant sa Chanson :
L’y rencontrer estoit chose facile ;
Et supposé que facile ne fût,
Falloit qu’alors son plaisir d’autant crût.
Mais allez moy prescher cette doctrine
A des Manans. Ceux-cy pourtant avoient
Fait un bon tour, et trés-bien s’en trouvoient,
Sans le dédit ; c’estoit piece assez fine
Pour en devoir l’exemple à d’autres gens.
J’ay grand regret de n’en avoir les gans,
Et dis par fois, alors que j’y rumine,
Auroit-on pris des Crocquans pour Trocquans
En fait de femme ? Il faut estre honneste homme
Pour s’aviser d’un pareil changement.
Or n’est l’affaire allée en Cour de Rome,
Trop bien est elle au Senat de Rouën.
Là le Notaire aura du moins sa game
En plein Bureau[1] ; Dieu gard sire Oudinet
D’un Rapporteur barbon et bien en femme,
Qui fasse aller la chose du Bonnet[2].

  1. Editions de 1674, de 1675 et de 1676 :
    En plein bareau…
  2. Editions de 1674, de 1675 et de 1676 :
    Qui fasse aller cette affaire au bonnet.
    Ces dix derniers ont été supprimés à partir de l’édition de 1685.