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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/105

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Le Bouif errant

— C’est dommage de le réveiller, pensa Bicard, mais il faut tout de même que je l’informe.

Il secoua deux ou trois fois le dormeur qui grogna et se frotta les yeux.

— Ladislas ! expliqua le Bouif, grouille-toi ! C’est une affaire ! Le gros lipopotame du Bahr-el-Gazal a dégoté la maison… il est ici.

— Que veut-il ?

— Il paraît que c’est le Conseil des Ministres de son pays qui l’a envoyé à ta recherche… pour te proposer la couronne.

— La barbe ! hurla le jeune homme, furieux. Je me moque de la couronne ! J’ai mal aux cheveux ! J’ai sommeil ! Est-ce pour me dire cela que tu me réveilles ?

— Non ! fit Bicard, mais il s’est produit un alibi…

— Quoi ?

— Figure-toi, expliqua le Bouif, en s’installant sans façon sur le bord de la baignoire, que je ne sais pas si je t’avais prévenu que je lui avais donné ta carte…

— Ma carte ?

— J’en avais pas d’autre sur moi. Il en voulait une à tout prix. Je lui ai remis la première venue. C’était justement la tienne. Alors, naturellement, il a marché ! Il s’est figuré qu’il avait affaire à toi…

— Très drôle ! Je pense que tu l’as laissé courir ?

— Je pouvais pas lui dire non, expliqua le Bouif, attendu qu’il m’avait reconnu !

— Comment ?

— Paraît que ma physiolomie est inscrite dans