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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/152

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Le Bouif errant

C’étaient les partisans de l’Action Carinthienne, les Fascistes, les Défenseurs attitrés du Trône et de la Monarchie. Le parti le plus combattif du pays, et le plus dangereux allié du gouvernement légitime.

L’Action Carinthienne était aussi le plus militant des journaux révolutionnaires monarchiques. Tous ses lecteurs et ses abonnés étaient d’anciens combattants.

À vrai dire, il y avait si longtemps qu’ils avaient combattu, que beaucoup de ces militants eussent été fort incapables de préciser l’armée dans laquelle ils avaient servi et l’endroit où ils avaient fait campagne.

Cela n’enlevait rien à la valeur patriotique de ce groupement d’énergies, bloc intégral de capacités, seules capables de dicter des réformes utiles et d’anéantir tous les autres projets de lois. La destruction étant le privilège exclusif des militaires et des militants de toutes les nationalités, car il est impossible de reconstruire tant qu’on n’a pas démoli.

Malheureusement, les membres de l’Action Carinthienne avaient eu la malencontreuse idée de s’intituler, par surcroît, la Jeunesse Royaliste.

Le mot était imprudent.

La Jeunesse Royaliste comptait, en effet, trente-cinq ans de plus qu’au moment de sa fondation. Les adhérents ne s’étaient pas senti vieillir. Leurs sentiments avaient conservé la même vigueur qu’au premier jour. Leurs barbes seules avaient blanchi. C’était la couleur du Drapeau.

Néanmoins, tous ces jeunes barbons affectaient un prodigieux dédain pour les autres partis politi-