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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/205

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Le Bouif errant

Mais si Bicard n’avait pas de revolver, les cavaliers avaient des carabines.

Des coups de feu isolés se firent entendre.

— Bon Dieu ! cria le Bouif. Tassez-vous, Princesse ! Tassez-vous ! Je crois que ces brutes nous canardent.

À ce moment, l’auto fit une embardée violente. Il fallut tout le sang-froid de Sava pour l’empêcher de se retourner. Un des pneus, frappé d’une balle, venait d’éclater.

On entendit distinctement les hurrahs des Skipetars.

— Nous sommes fumés, déclara Bicard. Ladislas, mon vieux, débine-toi avec la gosse et les millions de la C. G. T. Moi, j’attendrai ici le Docteur et je me laisserai empailler pour gagner du temps. Ça arrêtera la poursuite.

— Jamais de la vie, dit Sava. Nous ne t’abandonnerons pas, Alfred.

— Ce serait une lâcheté, fit Mitzi.

Sava avait poussé l’auto dans un fossé. Des fourrés touffus s’élevaient de chaque côté de la route. Les fugitifs s’y réfugièrent.

Les cavaliers et Bossouzof durent également mettre pied à terre pour continuer leur chasse.

Mitzi connaissait, heureusement, les moindres sentiers de la forêt. Elle s’y était promenée tant de fois avec son chien Flic, qu’elle put guider ses compagnons.

Cinglés par les branches, trébuchant dans les racines, les deux hommes suivaient la jeune fille avec peine.

Tout à coup, l’orage, qui grondait au loin, s’a