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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/219

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Le Bouif errant

ment rempli d’admiration que la Princesse le remarqua.

— Suis-je à votre goût ? fit-elle. Comment trouvez-vous cette toilette de naufragée ?

— Charmante, très appropriée au cadre. Petite cousine, vous allez être la fée de cette contrée inconnue. Auprès de vous dans une île déserte, la vie à deux sera un enchantement.

La Princesse sourit imperceptiblement.

— La vie à deux ? Mon cousin ? Qu’est donc devenu notre ami Bicard ?

— Bicard m’a chargé de veiller sur vous, Mitzi. Il est allé vaquer aux soins de notre alimentation.

— Il se rend utile, fit la jeune fille.

Le Prince Samovarof la regarda. Pour la première fois de sa vie, Ladislas se sentit inférieur à son titre d’héritier présomptif. Sa naissance, sa distinction, son élégance et son habitude des usages mondains, ne lui donnaient plus toutes les préséances.

Bicard, débrouillard, optimiste, actif, vigilant et expert en tours de mains, comme un braconnier de chasse et de pêche, allait-il avoir l’avantage sur lui ? Le jeune homme éprouva involontairement une inquiétude que la Princesse devina.

— Allons aider M. Bicard, voulez-vous ?

— Oui, allons l’aider, fit le prince.

Il avait saisi avec joie cette occasion de guider Mitzi : la portant dans ses bras, pour traverser les bras de mer, l’aidant à escalader les roches.

Longtemps ils s’attardèrent dans la brousse. Ils parvinrent ainsi sur un plateau sablonneux, péné-