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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/259

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Le Bouif errant

tre. J’ai été Bistro. Ces espériences des honneurs me suffisent. Je resterai, ce que je suis… Sur le quai. Un ballot !

— Monsieur Bicard ?

— Un ballot ne veut pas dire un imbécile, Princesse. Un ballot, c’est un colis qui subit toutes sortes de vicissitudes avant d’arriver à destination. Ma destination est cachée par les arcanes sourcilières de l’Avenir. Je suis le Bouif errant, je demeurerai le Bouif errant jusqu’à ce que je trouve une estation pour descendre et m’asseoir en espectateur de la Vie.

— Bicard, fit sérieusement Sava, n’oublie pas que tu as en nous deux amis.

— Oh oui ! certifia Mitzi avec élan.

— Je le sais, grogna le Bouif, avec une grimace attendrie. J’espère vous revoir. Envoyez-moi des cartes postales. Je voudrais aussi vos portraits, en uniforme monarchique. Ça me rappellera les vingt-quatre heures de mon Règne en Carinthie. À ce propos, si vous rencontrez, à Sélakçastyr, le nommé Cagliari…

— Nous ferons en sorte qu’il ne puisse franchir la frontière pour aller à ta recherche. Sois tranquille, mon vieux.

— Mais qu’allez-vous devenir, tout seul ? fit Mitzi.

— Ne vous en faites pas, sourit le Bouif. Il n’y a pas à craindre que je ne m’en tire pas. Je suis un type en cellulo. Je surnage où les autres s’enfoncent. Peut-être que je rentrerai dans la Politique, peut-être que je ferai du cinéma ? Le Cinéma me tente davantage.