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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/85

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Le Bouif errant

étonnant s’adaptait de suite à l’ambiance de toutes les sociétés.

— Volailles de palaces ! confia-t-il très haut au gérant de l’établissement. C’est pas le linge qu’elles ont sur le corps qui doit les ruiner en blanchissage. On se croirait dans une piscine, tellement qu’on voit de visions d’art. Je suis satisfait d’être venu ici.

Il tournait sur lui-même et détaillait avec complaisance les soupeuses qui ornaient toutes les tables.

— Y a du monde, reprit-il en souriant. C’est difficile de se caser. Vous devriez mettre des guéridons dans le milieu de la salle, qui reste vide. C’est vraiment du terrain perdu.

— Et les attractions ? Où iraient-elles ? fit le gérant en haussant les épaules.

Il examinait le nouveau venu avec une certaine Inquiétude. Le pyjama, que Bicard découvrait, par instants, sous son macfarlane, lui paraissait une fantaisie déplacée.

Tout à coup, son regard, s’abaissant jusqu’aux pieds du client, découvrit avec effarement les chaussures.

Bicard avait trouvé, en effet, dans le cabinet de Cagliari, des pantoufles dépareillées qui complétaient curieusement sa tenue de luxe. L’une était en tapisserie, avec des pensées jaunes sur fond vert ; l’autre, en feutre d’un rouge violent. Ces deux couleurs attirèrent de suite l’attention des deux poules de joie qui soupaient avec Michaël Bossouzof.

— Quel type ! pouffa la plus jeune. Tu parles