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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/105

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Les marchandises débarquées, Gama fut libre et se rendit à sa flotte. Les Maures ne pouvant pas lui faire d’autre mal, s’efforcèrent de nuire au débit de ses marchandises et d’en rabaisser le prix. Gama prit le parti d’informer le samorin, par Diego Diaz, son facteur, de tous les outrages qu’il avait reçus du catoual et des Maures, et demanda la permission de transporter ses marchandises à Calicut, où il espérait les vendre avec plus d’avantage. Le prince lui promit de punir les coupables, et ne les punit pas ; mais il permit le transport des marchandises à Calicut, et en fit lui-même les frais. La vente fut libre, et les habitans vinrent en foule sur les vaisseaux de Gama, ou par curiosité, ou pour y vendre des provisions. Tout fut calme jusqu’au 10 d’août, que, la saison propre au retour des Indes commençant à s’approcher, l’amiral dépêcha son facteur Diaz avec quelques présens, pour annoncer son départ au samorin ; l’exhorter, s’il voulait envoyer un ambassadeur en Portugal, à ne pas différer l’exécution de ce dessein ; et lui demander un bahar de cannelle ou de girofle, et un d’épices, se proposant de les présenter à son maître comme des témoignages certains du succès de son voyage. Il offrait de les payer sur les premières marchandises qui seraient vendues par les deux facteurs qu’il laisserait à Calicut, si le samorin le permettait.

Mais ce prince avait bien d’autres desseins. Les Maures étaient auprès de lui dans la plus