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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/128

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de ses infidélités ; et qu’à l’égard des marchandises qui appartenaient au Portugal, il avait mille moyens de les recouvrer au centuple. Après cette déclaration, il fit avancer pendant la nuits trois de ses vaisseaux près du rivage, et le lendemain, aux premiers rayons du jour, l’artillerie fit un feu terrible sur la ville. Quantité de maisons furent abattues, et le palais fut réduit en cendres. Gama, satisfait de cette première vengeance, laissa Vincent Sodre avec six vaisseaux, pour donner la chasse aux vaisseaux maures, et prit la route de Cochin.

Il y retrouva la même affection pour le nom portugais dans le roi Trimumpara. On conclut un traité d’alliance qui fut cimenté par des présens mutuels. On donna au facteur portugais une maison qui devait servir de comptoir, et le prix des épices fut réglé. Cependant le samorin éclatait en menaces contre le roi de Cochin, et jurait d’en tirer vengeance après le départ des Portugais. Le roi de Cochin, de son côté, jurait qu’il perdrait sa couronne plutôt que d’abandonner ses nouveaux alliés. Gama l’assura que le samorin serait bientôt assez occupé lui-même de sa propre défense pour songer à former aucune entreprise contre Cochin, et mit à la voile pour retourner en Europe. Il rencontra près de Padérane la flotte de Calicut qui se présentait pour lui couper le passage. On combattit avec furie ; mais l’ascendant ordi-