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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/183

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besoin et par la crainte des bêtes féroces et des Portugais, ennemis beaucoup plus féroces. Réduit à implorer leur pitié et à leur demander du pain, il fut reçu à coups de fusil ; tant les intérêts de l’avarice semblaient éteindre toute humanité, lorsqu’une fois on était au delà du tropique ! Les Nègres furent plus humains : ils sauvèrent la vie à Baker et aux siens. Un vaisseau français les ayant amenés en France, ils furent traités comme des prisonniers de guerre et obligés de payer leur rançon.

George Fenner visita les îles du cap Vert en 1556.

Thomas Stéphens, animé par le désir d’être utile à sa patrie, voulut connaître la route des Indes orientales. Il ne pouvait prendre de meilleurs guides que les Portugais. Il s’embarqua sur une flotte de cette nation qui allait à Goa, et qui souffrit beaucoup dans la route. Le récit qu’il fit, à son retour, des richesses et de la puissance des Portugais dans l’Inde, ouvrit les yeux d’une nation active et entreprenante, faite par sa situation pour devoir sa grandeur à son commerce, et qui chercha dès lors les moyens d’entrer en partage de ces richesses lointaines, dont les Portugais voulaient fermer la source aux autres nations d’Europe et d’Asie. Le ressentiment se joignait encore à l’ambition. Les négocians anglais se plaignirent avec raison des outrages qu’ils avaient essuyés dans leurs voyages en Guinée, de la part des sujets du Portugal, dans le temps