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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/184

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même que l’Angleterre était en paix avec cette couronne. La reine Élisabeth, sensible à l’honneur de sa nation, concevant d’ailleurs tous les avantages du commerce d’Afrique, et la nécessité d’y avoir quelques établissemens avant de pénétrer dans l’Inde, donna, vers la fin du seizième siècle, des lettres patentes à quelques marchands, portant permission de faire le commerce sur les côtes de Barbarie et sur celles de Guinée, entre le Sénégal et la Gambie. Cette association prit le nom de compagnie d’Afrique, et bientôt son district fut reculé jusqu’à Sierra Leone. Mais, avant l’établissement de cette compagnie, François Drake, célèbre par son voyage autour du globe en 1580, avait déjà vengé l’honneur du pavillon anglais : il avait pris ou brûlé trente vaisseaux espagnols dans le port de Cadix, et insulté le port de Lisbonne, dans le temps même que Philippe ii, maître du Portugal, réunissait les deux Indes sous sa domination. C’est vers cette même époque que les navigateurs anglais, cherchant un passage par le nord pour aller en Amérique et aux Indes, s’illustrèrent par leurs périlleuses découvertes dans les mers boréales, tandis que d’un autre côté leur commerce s’étendait vers le cap de Bonne-Espérance. C’est ainsi que, pénétrant à la fois vers les deux pôles, et reconnaissant des terres nouvelles au nord et au sud, ils s’élevèrent par degrés au rang des premiers navigateurs et de la première puissance maritime de l’univers.