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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/185

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Nous parlerons séparément de ces grandes courses autour du monde, dont plusieurs autres nations d’Europe ont partagé l’honneur. Nous nous bornons en ce moment à résumer en peu de mots les progrès de l’Angleterre sur les côtes d’Afrique. Les Açores, qui se rencontrent d’abord sur cette route, furent plusieurs fois l’objet de leurs tentatives et en proie à leurs incursions. C’est là que, s’accoutumant à mesurer leurs forces avec les flottes d’Espagne et de Portugal, dont la réputation imposait alors à toute l’Europe, ils se persuadèrent plus aisément qu’on pouvait les attaquer avec succès dans leurs possessions d’Afrique et des Indes. Dès l’an 1600, les Anglais eurent une compagnie des Indes, comme ils en avaient une d’Afrique. Les capitaines Raymond et Lancaster furent les premiers qui passèrent le cap de Bonne-Espérance sur des vaisseaux anglais. Ils entrèrent dans l’Océan indien, et prirent des vaisseaux portugais à la vue de Malaca. Ils passèrent devant l’île de Sumatra, et, s’étant rafraîchis aux îles de Nicobar, ils vinrent mouiller devant Ceylan. Lancaster, plein de courage et d’ambition, voulait y attendre les vaisseaux du Bengale et du Pégou, qui deux fois l’année apportaient à Ceylan des diamans, des perles et d’autres marchandises pour les vaisseaux portugais qui, partant de Cochin pour Lisbonne, venaient relâcher à Ceylan : il espérait enlever quelqu’un de ces navires et s’enrichir de ses dépouilles ; mais la perte de ses