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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/237

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s’accorde assez avec celui de Beckman, qui met la hauteur perpendiculaire du pic à deux milles et demi : il observe aussi que les Hollandais y placent leur premier méridien[1].

Cette île produit trois sortes d’excellens vins, qui sont connus sous les noms de Canarie, de Malvoisie et de Verdona : les Anglais les confondent tous trois sous le nom commun de Sack. Beckman observe que les vignes qui produisent le canarie ont été transportées du Rhin à Ténériffe par les Espagnols sous le règne de Charles-Quint. On prétend que, dans une seule année il en est venu jusqu’à quinze et seize mille muids en Angleterre. Dampier, Le Maire et Duret donnent la préférence au malvoisie de Ténériffe sur ceux de tous les autres pays du monde. Les deux derniers de ces trois auteurs ajoutent qu’il n’était pas connu à Ténériffe avant que les Espagnols y eussent apporté quelques ceps de Candie, qui produisent aujourd’hui de meilleur vin, et plus abondamment que dans l’île même de Candie : le transport et la navigation ne font qu’augmenter sa bonté. Dampier parle aussi du Verdona, ou du vin vert. Il est plus fort et plus rude que le canarie ; mais il s’adoucit aux Indes occidentales, où il est fort estimé.

Il ne manque rien aux richesses de Ténériffe, s’il est vrai, comme le capitaine Roberts nous

  1. D’après les observations les plus récentes et les plus exactes, la hauteur de ce pic est de 1904 toises au-dessus du niveau de la mer.