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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/335

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glais. Franklin, comprenant qu’il lui serait difficile de prouver son innocence, l’avait conjuré d’attendre l’arrivée de quelque vaisseau de Bristol dont il connut le capitaine. Son malheur avait touché si vivement le prince, qu’il avait obtenu le renouvellement de sa protection avec un redoutable serment. Cependant Plunket ne se relâchant pas dans ses instances, il avait souhaité, pour l’intérêt de la paix, d’être envoyé plus loin dans les terres, et le prince ne lui avait pas refusé cette faveur. Outre le motif de la sûreté, il avait appris qu’on trouvait beaucoup d’or dans l’intérieur du pays, surtout entre 12 et 13 degrés de latitude, tant du nord que du sud, et peut-être jusqu’à l’extrémité méridionale de cette vaste région. Le prince Thomé l’envoya au roi de Bembolou, accompagné de quatre gardes et d’un bâton d’état, qui lui tenait lieu d’une lettre de créance. Son voyage avait duré sept jours, et, sur le calcul de sa marche, il croyait avoir fait environ cent milles. Il avait passé dans sa route par plusieurs villes, où il avait été fort bien reçu. Pendant les quatre premiers jours, il n’avait fait aucune remarque importante ; mais il avait ensuite observé que l’or était fort commun parmi les habitans. L’attention que ses gardes avaient continuellement sur lui l’avait empêché de prendre des informations. Il apprit d’eux-mêmes qu’ils avaient ordre de lui ôter toutes les occasions d’acquérir trop de lumières, et de le conduire par les routes les plus désertes, mais surtout de ne pas lui