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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/364

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médiatement de là aux Indes occidentales ; mais ce commerce a pris un autre cours.

À cinq lieues au sud-est de la ville de San-Iago, au fond d’une baie, est la ville de Praya, ou Playa, qui signifie, dans la langue portugaise, grève ou rivage ; c’est un des ports de l’île.

Les habitans sont très-enclins au larcin. Dampier avertit ceux qui relâcheront dans la baie d’être continuellement sur leurs gardes, ou de s’attendre avoir disparaître tout ce qu’ils ont autour d’eux. Il observe dans un autre endroit qu’il n’a vu nulle part le vol si commun qu’à Praya. Ils prendraient votre chapeau, dit-il, en plein midi, à la vue d’une compagnie nombreuse, et la fuite les dérobe aussitôt à vos poursuites. Owington dit que, s’accordant ensemble pour voler les étrangers, deux ou trois d’entre eux s’efforcent de partager votre attention par leurs discours tandis qu’un autre vous arrache votre chapeau ou votre épée. S’ils trouvent quelqu’un seul dans le voisinage de la ville, ils ne manquent pas de le dépouiller entièrement. Beckman remarque qu’ils n’ont pas moins de légèreté dans les jambes que d’adresse et de subtilité dans les mains. Ils dérobent tout ce qu’ils trouvent, en se fiant à leur agilité pour s’échapper.

Ils n’ont pas plus d’honnêteté et de bonne foi dans le commerce. Dampier déclare que, si les marchandises d’un étranger passent dans leurs mains avant qu’il ait reçu la leur, il est sûr de perdre ce qui est sorti des siennes. À peine