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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/384

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on en fait de l’huile au Paraguay. M. de Gennes ajoute que près du roc, qui est à l’entrée de la baie, on pêche quelquefois de l’ambre gris, et que les Portugais en vendirent quelques morceaux aux vaisseaux de la flotte française.

L’île de Saint-Antoine ou San-Antonio ne le cède guère pour la hauteur à celle de San-Iago, et n’a pas moins de terrain. L’eau fraîche y est abondante.

La multitude des ruisseaux dont l’île est arrosée rend les vallées si fertiles, que Saint-Antoine le dispute à toutes les autres îles du cap Vert pour le maïs, les bananes, les patates, les courges, les melons d’eau et les melons musqués, les oranges, les limons, les citrons et les goyaves. On y trouve aussi plus de vignes ; et si le vin n’est pas le meilleur de ces îles, il n’y en a point où il soit en plus grande abondance ni à meilleur marché.

Il y croît beaucoup d’indigo. Le marquis das Minhas y a formé plusieurs grandes plantations sous la conduite d’un Portugais, qui a trouvé de bonnes méthodes pour la séparation de la teinture. La plante qui porte l’indigo a assez de ressemblance avec le genêt ; mais elle a moins de grandeur. Ses feuilles sont petites, pâles, vertes, assez semblables à celles du buis. On les cueille au mois d’octobre et de novembre, pour les broyer en bouillie, dont on fait des tablettes et des boules pour la teinture.

Le marquis das Minhas a formé aussi des plantations de coton qu’on cultive avec soin, et des