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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/310

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plus périlleuse, puisque l’on ne sait où s’accrocher. Plusieurs fois, nous fûmes obligés de marcher à reculons et de mettre un pied après l’autre, comme si nous eussions descendu une échelle ; mais nous voyions les gentils qui bravaient ces difficultés pour honorer leurs dieux. Parmi eux il s’en trouvait plusieurs avancés en âge, qui se traînaient sur la route, et dont l’exemple nous invitait à vaincre tous ces désagrémens pour un bien autre motif que le leur.

« La plupart des montagnes sont couvertes d’arbres, depuis le pied jusqu’au milieu : ce sont différentes espèces de pins d’une grandeur étonnante. Les uns ressemblent aux pins d’Europe, les autres, plus verts, ne rapportent aucun fruit, et sont aussi droits, et deux ou trois fois plus hauts que le clocher de Goa.

« Nous avons trouvé dans plusieurs endroits des peupliers en grande quantité, des poiriers chargés de fruits, des canneliers, des cyprès, des citronniers, et de très-grands rosiers avec des fleurs, beaucoup de mûres sauvages, noires comme les nôtres, d’autres jaunes et rouges, toutes très-savoureuses.

« J’ai vu une montagne toute couverte d’arbres de Saint-Thomas : leurs branches n’ont point de feuilles ; elles ne portent que des fleurs fort touffues, les unes blanches, les autres, comme celles de l’Inde, épaisses, et jointes ensemble de telle manière, que toute la montagne paraît, non pas fleurie, mais