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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/50

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La plante dont les médecins chinois font le plus d’usage porte parmi eux le nom de fou-ling ; elle a reçu des Européens celui de radix-china, ou racine de la Chine. C’est dans la province de Sé-tchuen qu’elle croît particulièrement.

Cunningham, voyageur anglais, vit à Tcheou-chan une racine extrêmement singulière, nommée ou-tchou-ou, à laquelle on attribue la propriété de prolonger la vie et de noircir les cheveux gris. Il suffit d’en boire pendant quelque temps en infusion. Une seule racine se vend depuis dix lyangs jusqu’à deux mille, suivant sa grosseur, car les plus grosses passent pour les plus efficaces ; mais Cunningham ne fut pas tenté de faire une expérience qui lui aurait coûté si cher.

De toutes les plantes, le san-tsi est, après le gin-seng, celle que les médecins chinois estiment le plus. Quoiqu’ils attribuent à toutes les deux presque les mêmes vertus, ils donnent la préférence au san-tsi pour les maladies des femmes, et pour toutes les pertes de sang. Il croît dans la province de Quang-si, et ne se trouve qu’au sommet des montagnes presque inaccessibles. C’est l’espèce qu’on emploie en médecine, et dont les mandarins font présent à leurs supérieurs. Les Chinois regardent cette plante comme un spécifique contre la petite-vérole : on en voit de fréquens effets ; les pustules les plus noires et les plus infectes se changent en un rouge clair aussitôt que le