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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/51

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malade a pris sa potion. Aussi prescrit-on le san-tsi dans plusieurs maladies qui paraissent venir des mauvaises qualités du sang ; mais cette plante est d’une rareté qui la rend fort chère, et l’on n’est pas sûr encore de l’avoir pure et sans mélange.

Les Chinois prétendent que leurs montagnes sont remplies d’or et d’argent, mais que jusqu’à présent des vues politiques en ont fait défendre l’exploitation, dans la crainte apparemment que trop de richesses ne rendît le peuple difficile à gouverner, ou ne lui fît négliger l’agriculture. L’empereur Khang-hi accorda aux directeurs de son domaine la permission d’ouvrir les mines d’argent ; mais au bout de deux ou trois ans il ordonna de cesser ce travail, et l’on pensa que c’était pour ne pas donner occasion à la populace de s’attrouper. Les mines de la province de Yun-nan, qui ont toujours été ouvertes, rapportaient autrefois un profit considérable.

On ne saurait douter que la Chine n’ait aussi des mines d’or. Ce qu’elle a de ce métal se tire en partie de la terre, et principalement du sable des torrens et des rivières qui sortent des montagnes occidentales de Sé-tchuen et d’Yun-nan. Cette dernière province passe pour la plus riche. Ses peuples, nommés Lolo, qui occupent la partie la plus voisine des royaumes d’Ava, de Pégou et de Laos, doivent avoir beaucoup d’or dans leurs montagnes, car leur coutume est de mettre une