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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/64

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La province d’Yun-non offre une espèce singulière de cerfs qui ne se trouve dans aucun autre pays. Ils ne deviennent jamais plus grands que les chiens ordinaires. Les princes et les seigneurs en nourrissent dans leurs parcs comme une curiosité. La Chine a des ânes et des mulets en abondance ; elle ne manque pas non plus de bons chevaux : on y en amène continuellement des pays de l’ouest ; mais ils sont tous coupés.

L’animal qui porte le musc est nommé par les Chinois hiang-tchang-tsé, c’est-à-dire daim odoriférant. Il se trouve non-seulement dans les provinces méridionales, mais jusque dans la chaîne de montagnes qui est à quatre ou cinq lieues à l’ouest de Pékin.

Il est de la grandeur d’un petit chevreuil ; sa tête a la forme de celle des gazelles ; ses oreilles sont longues, droites et mobiles ; ses yeux sont assez grands, et ont l’iris d’un roux brun ; le bord des paupières est de couleur noire, ainsi que les naseaux ; le corps est moins élancé que celui des gazelles ; les jambes de derrière sont considérablement plus longues et plus fortes que celles de devant. Son poil offre des teintes de brun, de fauve et de blanchâtre qui semblent changer lorsqu’on regarde l’animal sous différens points de vue ; le poil est très-gros et très-cassant. Le musc a une queue extrêmement courte ; il n’a ni bois comme les cerfs, ni cornes comme les antilopes.

Cet animal vit solitaire, et ne se plaît que sur