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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/128

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ciers nous reconduisirent dans la première antichambre, où nous prîmes congé d’eux. »

L’ambassadeur employa les jours suivans à faire ses visites aux ministres et aux principaux conseillers d’état. Il fut reçu partout avec beaucoup de civilité par les intendans et les secrétaires, qui le régalèrent de thé, de tabac, et de confitures. Les chambres où il était admis étaient remplies, derrière les paravens et les jalousies, d’une nombreuse assemblée qui souhaitait de voir répéter aux Hollandais leur exercice comique. Ils n’eurent pas toujours cette complaisance ; mais ils chantèrent et dansèrent dans plusieurs maisons, lorsqu’ils étaient satisfaits de l’accueil qu’ils y avaient reçu. Quelquefois les liqueurs fortes qu’on leur faisait boire avec un peu d’excès leur montaient trop à la tête. Cette facilité à servir comme de jouet chez les grands, et l’embarras où ils se trouvaient dans les rues pour se dégager de la foule du peuple, donnent une singulière idée de leur ambassade. Cependant ils témoignaient quelque impatience pour se retirer, lorsqu’ils croyaient s’apercevoir qu’ils étaient trop peu respectés.

Dans une visite qu’ils rendirent au seigneur Tsusimano-Cami, on leur servit un dîner composé des mets suivans : du poisson bouilli dans une fort bonne sauce ; des huîtres bouillies et servies dans la coquille, avec du vinaigre ; de petites tranches d’oies rôties, du poisson frit et des œufs bouillis. La liqueur qu’on leur fit