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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/129

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boire était exquise. Après le festin, on souhaita de voir leurs chapeaux, leurs pipes et leurs montres. On apporta deux cartes géographiques, dont l’une était sans les noms des pays, mais d’ailleurs assez bien dessinée, et, suivant toute apparence, d’après une carte de l’Europe. L’autre était une carte du monde entier, en forme ovale, dont les noms étaient marqués avec les kattakanna japonais, qui sont une sorte de caractères. Kœmpfer saisit cette occasion pour observer la manière dont les Japonais représentent les pays qui sont au nord de leur empire. Au delà du Japon, et vis-à-vis les deux grands promontoires septentrionaux d’Osiu, il remarqua l’île d’Iesogasina, et au delà de cette île un pays deux fois grand comme la Chine, divisé en différentes provinces, dont un tiers s’avançait au delà du cercle polaire, et courait à l’est beaucoup plus loin que les côtes les plus orientales du Japon. Ce pays était représenté avec un grand golfe sur le rivage oriental, vis-à-vis de l’Amérique, et le golfe était à peu près de forme carrée ; il n’y avait qu’un passage entre le même pays et l’Amérique, et dans ce passage se trouvait une petite île. Au delà, tirant vers le nord, il y avait une autre île de forme longue, qui, touchant presque de ses deux extrémités deux continens, c’est-à-dire celui d’Ieso à l’ouest, et celui de l’Amérique à l’est, formait ainsi le passage du nord. C’était à peu près de même qu’on avait représenté toutes les terres inconnues du