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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/162

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d’autres gardes le long de la côte, et même à bord des navires. Ils sont tous obligés, pendant la nuit, de frapper souvent sur deux pièces de bois pour faire connaître qu’ils veillent ; mais ce bruit, qui sert à la sûreté des habitans, nuit à leur repos. Chaque rue a des portes qui demeurent fermées toute la nuit, et que la moindre raison fait fermer aussi pendant le jour. À Nangasaki, par exemple, elles se ferment toujours au départ des navires étrangers, pour empêcher les habitans de s’enfuir, ou de frauder la douane. Cette précaution va si loin, que, jusqu’à ce qu’on ait perdu de vue un vaisseau qui part, on fait dans chaque quartier des recherches rigoureuses pour s’assurer qu’il n’y manque personne. Le messager appelle chacun par son nom, et l’oblige de se présenter. Dans les temps de suspicion, si quelqu’un est obligé, pour ses affaires, d’aller la nuit d’une rue à l’autre, il doit prendre un passe-port de son ottona, et se faire accompagner d’un homme de guet. Pour changer de demeure, on doit s’adresser d’abord, par une requête, à l’ottona de la rue où l’on veut loger, exposer les raisons qui font désirer ce changement, et joindre au placet un plat de poisson. L’ottona ne répond qu’après avoir fait demander à chaque habitant de sa rue s’il consent à recevoir l’homme qui se présente pour y demeurer. Une opposition sérieuse, fondée sur des motifs graves, fait rejeter la demande ; mais, lorsqu’elle est accordée, il faut que le suppliant obtienne de la