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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/191

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doit y passer, des officiers qui n’ont pas d’autre fonction marchent devant pour y faire régner l’ordre. De distance en distance on trouve des monceaux de sable pour aplanir et sécher les endroits qui sont rompus par les pluies. Les seigneurs et les gouverneurs des provinces sont sûrs de rencontrer des cabinets de verdure dressés pour eux, de trois en trois lieues, avec toutes les commodités qui peuvent diminuer la fatigue du voyage. On ne doit pas s’imaginer que ce travail soit d’une grande dépense pour les paysans ; au contraire, tout ce qui peut salir les chemins tourne à leur utilité. Les branches d’arbres leur tiennent lieu de bois de chauffage, qui est très-rare dans quelques, provinces ; les fruits qui ne se mangent point, et toutes les autres immondices, servent à engraisser leurs terres : aussi s’empressent-ils eux-mêmes à les venir enlever. On a formé des chemins dans les montagnes les plus escarpées, on a bâti des ponts sur toutes les rivières qui peuvent en recevoir, et Kœmpfer en décrit un de quarante arches et de quatre cents pas de longueur. La plupart sont de bois de cèdre, quelques-uns de pierre, et presque tous sont ornés de belles balustrades, sur lesquelles on voit régner de chaque côté une rangée de grosses boules de cuivre.

On ne sort jamais au Japon sans un éventail à la main : celui qu’on porte en voyage est remarquable par le nom des routes et des hôtelleries qui s’y trouvent marquées. On se munit