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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/192

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aussi de petits livres qui se vendent sur la route, et qui contiennent le prix des vivres.

Les plus grands bâtimens du Japon sont des navires marchands qui ne s’éloignent jamais beaucoup de l’empire, mais qui servent à transporter d’une île ou d’une province à l’autre des passagers ou des marchandises. Ces bâtimens sont si fragiles, et dans une mer si redoutable, qu’il faut être bien sûr des temps pour oser mettre à la voile ; mais, depuis plus d’un siècle, les lois de l’empire ne permettent point d’en construire de plus fortes, quoique les marchandises n’y soient pas même à couvert de l’eau du ciel, ni de celle des vagues. C’est une précaution des empereurs pour ôter à leurs sujets jusqu’à la tentation d’entreprendre de longs voyages. La poupe est tout ouverte, et la fabrique si légère, qu’au moindre vent la prudence oblige de chercher un abri, ou du moins de jeter l’ancre et d’amener les voiles ; en un mot, suivant la remarque de l’historien du Japon, les sauvages de }a Floride et du Canada sont moins exposés dans leurs canots d’écorce, et dans leurs moindres pirogues, que les Japonais dans leurs plus grands vaisseaux.

En faveur de ceux qui voyagent, les principaux villages ont des postes qui appartiennent aux seigneurs, et qui se nomment siuku, où l’on trouve en tout temps, à des prix réglés, un nombre suffisant de chevaux, de porteurs, de valets ; et tout ce qui est nécessaire pour