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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/251

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d’heureux augure, opinion fondée sur la longue vie qu’on leur attribue, et sur mille récits fabuleux. Les appartemens de l’empereur et les murailles des temples sont ornés de leurs figures. Jamais le peuple ne nomme une grue sans y joindre le titre d’o-tsurisama, c’est-à-dire monseigneur la grue. On en distingue de deux sortes ; l’une aussi blanche que l’albâtre, l’autre grise ou couleur de cendre.

On distingue deux sortes d’oies sauvages qui ne se mêlent jamais ; les unes blanches comme la neige, avec les extrémités des ailes fort noires ; les autres d’un gris cendré, toutes si communes et si familières, qu’elles se laissent facilement approcher. Quoiqu’elles fassent beaucoup de dégât dans les campagnes, il est défendu de les tuer sous peine de mort, pour assurer le privilége de ceux qui achètent ce droit. Les paysans sont obligés d’entourer leurs champs de filets pour les défendre de leur ravage. Entre plusieurs espèces de canards, le plus commun, qui se nomme kinmodsui, est d’une beauté si rare, que les étrangers qui ne l’ont vu qu’en peinture ne peuvent s’imaginer qu’il existe réellement. Son plumage forme des nuances admirables ; mais le rouge domine autour du cou et de la gorge. Il a la tête couronnée d’une magnifique aigrette.

Les faisans du Japon sont d’une extrême beauté, surtout une espèce particulière qui se distingue par l’éclatante variété de ses couleurs, et par une admirable queue qui n’a pas moins