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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/253

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paule. Cet animal marche avec peine et vit sous terre. On appelle sebi, et quelquefois semi, une autre espèce d’escarbot de couleur brune, qui fournit aux naturalistes la matière de plusieurs observations. On en compte trois sortes : le plus gros, nommé kuma-sebi, a la figure et la grosseur de ces mouches qui ne volent que le soir en Europe ; mais il est sans ailes. Au printemps, il sort la nuit de dessous terre, où il se tient pendant tout l’hiver. Ses pates déliées lui servent à s’attacher aux branches des arbres, aux feuilles et à tout ce qu’il peut saisir ; bientôt il crève, et son dos se fend dans sa longueur, pour faire place à une autre mouche qui s’y trouvait renfermée, et qui ressemble aussi à un escarbot, mais qui paraît d’abord plus grande que sa prison : quelques heures après, cette mouche s’envole en bourdonnant. Lorsqu’elle rompt l’étui qui l’enfermait, et qu’en même temps elle déploie ses ailes, elle fait un bruit aigu et perçant, que les Japonais croient entendre à la distance d’un mille. Kœmpfer assure du moins que les bois et les montagnes retentissent du bruit de ces petits animaux. Ils disparaissent dans les jours caniculaires. On prétend qu’ils rentrent dans la terre pour y subir une nouvelle métamorphose, et reparaître l’année d’après. C’est ce que le même voyageur n’eut pas occasion de vérifier ; mais il parle avec certitude de leur chant, qui commence lentement et d’un ton bas, et qui, augmentant ensuite par degrés en vitesse et en