Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs des mines d’or et d’argent. C’est dans la partie méridionale de cette province que se trouvent les fameuses montagnes Quélenès, sur la route de Chiapa. Gage, qui les traversa, fait un récit très-curieux des dangers qu’il y courut. Nous ne changerons rien à sa narration.

« Quoique ces montagnes se fassent assez remarquer par le grand nombre de leurs pointes aiguës, et qu’elles soient composées de quantité de têtes qui se joignent sous le nom de Quélenès, on ne connaît bien que celle qu’on appelle Maquilapa, parce que c’est la seule qu’on puisse traverser pour entrer dans la province de Chiapa. Après dîner, nous commençâmes à monter cette haute et raboteuse montagne, et nous nous arrêtâmes le soir dans un lieu plat qui ressemble à un pré, et qui est situé sur le penchant. Nos guides nous firent observer qu’il y avait apparence de beau temps pour le lendemain. Nous soupâmes joyeusement, et, dans cette espérance, les provisions furent peu ménagées. Nos mulets trouvèrent aussi de quoi paître. La nuit venue, nous nous endormîmes agréablement au bruit des ruisseaux qui coulaient entre les arbres. L’air du matin nous paraissant aussi calme que celui du jour précédent, nous achevâmes de manger ce qui nous restait de vivres, pour être en état d’avancer plus légèrement ; mais nous n’eûmes pas fait mille pas en continuant de monter que nous entendîmes le vent qui commençait à souffler. Il devint plus impétueux à chaque pas