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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/105

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tale, nommée Mérida, résidence du gouverneur et de l’évêque de la province, est à douze lieues de la mer, à 20 degrés 10 minutes de latitude nord ; elle est peuplée d’un mélange d’Espagnols et d’Américains : Campêche, Valladolid et Simancas sont ses autres villes. La première, qui se nomme aussi San-Francisco, est célèbre par le commerce du bois de teinture. Sa situation est sur la côte orientale de la baie de Campêche à 19 degrés 20 minutes de latitude. Quoique les Espagnols l’eussent rendue capable de défense, elle n’a pas résisté aux flibustiers qui l’ont surprise plusieurs fois, surtout en 1685, qu’ils la brûlèrent, après en avoir fait sauter la citadelle. On place Valladolid sur les confins de Nicaragua, à 13 degrés 30 minutes.

Toutes les terres près de la mer ou des lacs sont chargées de mangliers, et toujours humides ; mais un peu plus avant, dans l’intérieur de la presqu’île, le terrain est sec et ferme, et n’est jamais inondé que dans la saison des pluies. C’est une argile forte et jaunâtre, couverte d’une terre noire sans profondeur. Il y croît quantité d’arbres de différentes espèces ; ceux qui servent à la teinture, et qu’on appelle bois de Campêche, y profitent le mieux ; l’on n’en trouve pas dans les lieux où la terre est plus grasse ; ils ressemblent assez à l’aubépine ; mais ils sont beaucoup plus gros. L’écorce des jeunes branches est blanche, polie, et armée d’épines ; le tronc et les vieilles branches sont noirâtres ; l’écorce en est plus rabo-