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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/112

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Sud, Gage assure qu’elle l’emporte sur beaucoup d’autres par la grandeur de ses villes et de ses bourgs, sans compter qu’étant placée entre celles de Mexico, Guaxaca, Soconusco, Guatimala, Merida, Yucatan et Tabasco, elle tire un grand avantage de cette situation. Le même voyageur ajoute que c’est une des clefs de la Nouvelle-Espagne, parce qu’on y peut entrer par la rivière de Tabasco et par l’Yucatan, et se trouver ainsi comme au centre de cette grande région.

Chiapa dos Indos est une des plus grandes villes que les Indiens aient dans tout le continent. On y compte au moins quatre mille familles, et les rois d’Espagne l’ont distinguée par divers priviléges. Mais, quoiqu’elle soit gouvernée par des Indiens, elle dépend du gouverneur de Chiapa el Réal, qui nomme à son gré des officiers de cette nation, et qui doit veiller sur leur conduite. Le principal, qu’on honore aussi du titre de gouverneur, est en possession depuis long-temps du droit de porter l’épée et le poignard. Celui qui était revêtu de cette dignité du temps de Gage se nommait don Philippe de Guzman. Il était si riche, qu’ayant gagné un procès à la chancellerie de Guatimala pour la défense des priviléges de sa ville, il donna, sur terre et sur l’eau, des fêtes aussi magnifiques que celles de la cour d’Espagne. Il n’y a point de ville où l’on trouve autant de noblesse américaine qu’à Chiapa dos Indos.

« Le pays des Zoques, qui fait la plus riche