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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/124

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beauté qui cause de l’admiration aux voyageurs ; et tous les agrémens de la nature s’y trouvent joints à l’abondance. Grenade est une ville mieux bâtie encore et plus peuplée que Léon. Les négocians y sont plus riches, les églises plus belles, et les couvens y jouissent d’un immense revenu. Le principal commerce de cette ville est à Carthagène, à Guatimala, à San-Salvador et à Comayagua. Corréal y vit entrer dans un seul jour plus de trois cents mulets, qui venaient de San-Salvador et de Comayagua, chargés d’indigo, de cochenille et de cuirs. Deux jours après, il en vit arriver de Guatimala trois autres troupes, dont l’une portait les revenus du roi ; la seconde, une grande quantité de sucre ; et la troisième, de l’indigo. Il ajoute qu’au départ des flottes , Grenade est une des plus riches villes de l’Amérique septentrionale. L’inquiétude des négocians pour leurs marchandises, qu’ils craignent de voir tomber entre les mains des ennemis de l’Espagne dans le golfe de Honduras, porte le plus grand nombre à les envoyer par le lac à Carthagène ; et souvent même on fait prendre la même route aux revenus de la couronne. Cependant, quoique les bâtimens naviguent en assurance sur le lac de Nicaragua, leur descente est retardée si long-temps par des cataractes qui les obligent souvent à décharger et à recharger, à l’aide des mulets dont ils se font suivre pour transporter alors une partie des marchandises, que cette incommodité déter-