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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/123

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la principale est le mexicain. La capitale de Nicaragua se nomme Léon ; et ses autres villes, sur le grand Océan, sont Grenade, Segovia-Nueva, Nicaragua, Realejo ou Rialexa, Nicoya, Masoya ou Masava, Jaen et Porto-San-Juan, à l’embouchure du lac de Nicaragua dans la mer des Caraïbes.

Léon est situé entre Realejo et Grenade, et à la distance d’une journée de ces deux villes, sur le bord et comme à la naissance du lac de Nicaragua, qui traverse la province dans sa plus grande longueur. Les maisons de Léon sont fort bien bâties, mais basses, parce qu’on y est dans la crainte continuelle des tremblemens de terre. On en compte plus de douze cents, la plupart accompagnées de jardins et de beaux vergers. Le commerce des deux mers y fait régner l’abondance ; et la beauté du climat se joignant aux commodités de la vie pour faire un heureux sort aux habitans, ils s’abandonnent à la mollesse dans leurs délicieux jardins, où ils passent la plus grande partie du jour à dormir, à nourrir des oiseaux, à faire bonne chère du poisson du lac, et des autres productions admirables du pays. Ce voluptueux repos n’est troublé que par la crainte d’un volcan voisin qui leur a souvent causé beaucoup de mal, quoiqu’il soit devenu moins ardent, et qu’il n’en sorte aujourd’hui que de la fumée ; mais elle fait juger que l’on doit toujours redouter de nouvelles éruptions.

De Léon à Grenade, le chemin est d’une