Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voit pas tomber un seul ; s’ils glissent quelquefois en s’élançant d’un arbre à l’autre, ils s’accrochent avec les pates ou la queue : aussi ne gagne-t-on rien à les blesser. Un coup de fusil qui ne les tue pas sur-le-champ n’empêche pas qu’ils ne demeurent accrochés à leur branche ; ils y meurent, et n’en tombent que par pièces. Mais je vis avec plus d’étonnement qu’aussitôt qu’on en blessait un, ses voisins s’assemblaient autour de lui, mettaient leurs doigts dans sa plaie, comme s’ils eussent voulu la sonder, et que, s’il en coulait beaucoup de sang, ils la tenaient fermée pendant que d’autres apportaient quelques feuilles qu’ils mâchaient un moment, et qu’ils poussaient fort adroitement dans l’ouverture. C’est un spectacle que j’ai eu plusieurs fois, et qui m’a toujours causé de l’admiration. »

Les relations des flibustiers s’étendent sur les Mosquitos nation indienne qui habite vers l’isthme de Darien. Elle avait toujours résisté aux armes des Espagnols ; mais elle traitait sans répugnance avec les Français et les Anglais.

« Le gouvernement de cette nation est absolument républicain : elle ne reconnaît aucune sorte d’autorité. Dans les guerres qu’elle a souvent contre d’autres Indiens, et qui nuisent beaucoup à sa multiplication, elle choisit pour commandant le plus brave et le plus expérimenté de ses guerriers. Après le combat, son pouvoir cesse. Le pays que les Mosquitos