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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/139

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rendaient autant de la valeur de leurs manufactures ; les pauvres mêmes étaient taxés à des contributions fixés, qu’ils se mettaient en état de payer, soit en mendiant, soit par de rudes travaux. Il y avait divers tribunaux répandus dans toutes les parties de l’empire, qui recueillaient les impôts avec le secours des juridictions ordinaires, et qui les envoyaient à la cour. Ces ministres, qui dépendaient du tribunal de l’épargne, anciennement établi dans la capitale, rendaient un compte rigoureux du revenu des provinces, et leurs moindres négligences étaient punies. De là toutes les violences qu’ils exerçaient dans la levée des droits impériaux, et la haine qu’elles avaient attirée à Montézuma, sous le règne duquel l’indulgence dans ces odieuses commissions n’était pas un moindre crime que la fraude et le larcin. Montézuma n’ignorait pas la misère et les plaintes de ses sujets ; mais il mettait l’oppression entre les maximes de sa politique. Les places voisines de la capitale lui fournissaient des matériaux et des ouvriers pour ses édifices, qu’il multipliait par des travaux continuels.

Le tribut des nobles, outre l’obligation de garder sa personne dans l’intérieur du palais, et de servir dans ses armées avec un certain nombre de leurs vassaux, consistait à lui faire quantité de présens, qu’il recevait comme volontaires, mais en leur faisant sentir qu’ils y étaient obligés. Ses trésoriers, après avoir délivré tout ce qui était nécessaire pour la dé-