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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/142

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par une ancienne prérogative qui se transmettait avec le sang. Ils n’étaient appelés néanmoins que dans les occasions extraordinaires, et pour les affaires de la plus haute importance ; mais les autres, au nombre de quatre, étaient logés et nourris dans le palais, pour se trouver toujours prêts à paraître devant l’empereur, qui n’ordonnait rien sans les avoir consultés. C’étaient ordinairement des princes du sang impérial qui remplissaient de grandes dignités : ils étaient distingués par des titres fort étranges, composés de plusieurs idées qui ne formaient qu’un mot dans la langue du pays : l’un se nommait prince des traits à lancer ; un autre, coupeur d’hommes ; le troisième épancheur de sang ; et le quatrième, seigneur de la maison noire. Tous les autres conseils relevaient d’eux. Il ne se passait rien dans l’empire dont on ne leur rendît compte. Leur principale attention regardait les sentences de mort, qui ne s’exécutaient que par un ordre formel de leur main.

Les empereurs mexicains ne recevaient la couronne que sous des conditions fort onéreuses. Après l’élection, le nouveau monarque était obligé de se mettre en campagne à la tête de ses troupes, et de remporter quelque victoire sur les ennemis de l’état, ou de conquérir quelque nouvelle province. C’était par cette politique militaire que l’empire avait reçu tant d’accroissement dans les derniers règnes. Aussitôt que le succès des armes avait justi-