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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/149

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CHAPITRE III.

Religion, divinités, temples, prêtres, sacrifices et fêtes des Mexicains.

Solis prétend que, malgré la multitude des dieux du Mexique, que les premières relations font monter jusqu’à deux mille, on ne laissait pas de reconnaître dans toutes les parties de l’empire une divinité supérieure à laquelle on attribuait la création du ciel et de la terre ; mais que cette première cause de tout ce qui existe était pour les Mexicains un dieu sans nom, parce qu’ils n’avaient point dans leur langue de terme pour l’exprimer. Ils faisaient seulement comprendre qu’ils la connaissaient, en regardant le ciel avec vénération. Cette idée servit peu à les désabuser de l’idolâtrie. Il fut toujours très-difficile de leur persuader que le même pouvoir qui avait créé le monde fût capable de le gouverner sans secours. Ils le croyaient oisif dans le ciel. Ce qui paraît de plus clair dans leurs opinions sur l’origine des divinités qu’ils adoraient, c’est que les hommes, commencèrent à les connaître à mesure qu’ils devinrent misérables, et que leurs besoins se multiplièrent. Ils les regardaient comme des génies bienfaisans dont ils ignoraient la nature, et qui se produisaient lors-