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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/172

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femmes. Le lendemain, on se rassemblait après avoir fait garder le bûcher pendant toute la nuit ; on ramassait la cendre du corps, surtout les dents, qui ne se consument point par le feu, et l’émeraude qu’on avait enfoncée dans la bouche. Les prêtres mettaient ces respectables dépouilles dans un vase, qu’ils portaient solennellement à la montagne de Chapultépèque ; ils les y renfermaient avec la poignée de cheveux qu’on avait coupée à l’empereur le jour de son couronnement, et qu’on gardait toujours pour cette dernière cérémonie, sous une petite voûte dont l’intérieur était revêtu de peintures bizarres. On en bouchait soigneusement l’entrée, et par-dessus on plaçait une statue de bois qui représentait l’empereur défunt. Les solennités continuaient l’espace de quatre jours, pendant lesquels ses femmes, ses filles et ses plus fidèles sujets venaient faire de grandes offrandes, qu’ils mettaient devant la voûte, sous les yeux de la statue. Le cinquième jour, les prêtres faisaient un sacrifice de quinze esclaves. Le vingtième, ils en sacrifiaient cinq, trois le soixantième, et neuf vingt jours après, pour terminer la cérémonie.