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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/179

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des instructions, ceux qui marquaient du penchant pour le service des temples entraient dans le couvent de leur sexe ; et s’ils se destinaient au sacerdoce, ils avaient des maîtres particuliers qui les instruisaient dans les mystères et les cérémonies de la religion. Une fois consacrés à cette profession, c’était jusqu’à l’extrême vieillesse.

Les filles étaient élevées de même dans des principes d’honneur et de retenue. Dès l’âge de quatre ans on les formait, dans la solitude, aux travaux de leur sexe, à la pratique de la vertu, et la plupart ne sortaient point de la maison paternelle avant leur mariage. On les menait rarement aux temples ; ce n’était que pour accomplir les vœux de leur mère, ou pour implorer le secours des dieux dans leurs maladies. Elles y étaient accompagnées de plusieurs vieilles femmes, qui ne leur permettaient point de lever les yeux ni d’ouvrir la bouche. Jamais les jeunes filles et les garçons ne mangeaient ensemble avant l’époque du mariage. Les grands observaient cette loi jusqu’au scrupule. Leurs maisons étant fort grandes ; ils y avaient des jardins et des vergers où l’appartement des femmes était séparé des autres bâtimens. Celles qui faisaient un pas hors de l’enceinte prescrite étaient châtiées sévèrement ; dans leurs promenades même, elles ne devaient jamais lever les yeux ni tourner la tête en arrière ; elles étaient punies lorsqu’elles quittaient le travail sans permission : on leur faisait regarder le