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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/180

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mensonge comme un si grand vice, que, pour une faute de cette nature, on leur fendait un peu la lèvre.

L’âge de se marier, pour les hommes, était vingt ans, et quinze pour les jeunes filles. Cette cérémonie se faisait par le ministère d’un prêtre, qui, prenant par la main les futurs conjoints, leur demandait ce qu’ils souhaitaient. Sur la réponse du jeune homme, il attachait le bord de la robe dont il était revêtu pour la cérémonie au bout du voile que la jeune fille portait dans cette occasion, et conduisait les mariés à la maison qu’ils devaient habiter. Alors il les faisait tourner sept fois autour d’un fourneau, et leur union était consacrée : mais ils étaient tenus d’obtenir préalablement la permission de leurs parens et celle du capitaine de leur quartier. Si leurs pères étaient pauvres, les enfans s’engageaient, en les quittant, à leur faire part du bien qu’ils pourraient acquérir, comme les pères qui étaient riches joignaient au bien qu’ils donnaient la promesse aux jeunes mariés de ne les jamais laisser dans le besoin. Un homme avait la liberté de prendre plusieurs femmes, et quoique la plupart n’en eussent qu’une, il n’était pas surprenant d’en voir qui en avaient cent cinquante. Les degrés de mère et de sœur étaient les seuls défendus. Peu de nations ont poussé au même degré la délicatesse sur la virginité. Une femme suspecte était renvoyée à ses parens le lendemain du mariage ; celle dont le mari était satisfait recevait à ce