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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/184

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s’éclairer, que des torches de bois de sapin. Les lits étaient de nattes ou de simple paille, avec des couvertures de coton. Une grosse pierre ou un billot de bois tenait lieu de chevet. Les siéges ordinaires étaient de petits sacs pleins de feuilles de palmier. Il y en avait aussi de bois, mais fort bas, avec un dossier formé d’un tissu des plus grosses feuilles ; ce qui n’empêchait point que l’usage ne fût de s’asseoir à terre, et même d’y manger. On reproche aux Mexicains d’avoir été fort sales dans leurs repas. Ils mangeaient peu de chair, mais ils ne rejetaient aucune espèce d’animaux vivans. Leur principale nourriture était le maïs en pâte, ou préparé avec divers assaisonnemens. Ils y joignaient toutes sortes d’herbes, sauf celles qui sont très-dures ou de mauvaise odeur. Le plus délicat de leurs breuvages était une composition d’eau et de farine de cacao, à laquelle ils ajoutaient du miel. Ils en avaient plusieurs autres, mais incapables d’enivrer. Les liqueurs fortes étaient si rigoureusement défendues, que, pour en boire, il fallait obtenir la permission des grands ou des juges. Elle ne s’accordait qu’aux vieillards et aux malades, à l’exception néanmoins des jours de fêtes et de travail public, où chacun avait sa mesure proportionnée à l’âge. L’ivrognerie passait pour le plus adieux de tous les vices. La peine de ceux qui tombaient dans l’ivresse consistait à être rasés publiquement ; pendant l’exécution, la maison du coupable était abattue, pour faire