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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/185

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connaître qu’un homme qui avait perdu le jugement ne méritait plus de vivre dans la société humaine. S’il possédait quelque charge publique, il en était dépouillé, et l’interdiction durait jusqu’à sa mort. Cette loi s’étant affaiblie depuis la conquête, les voyageurs ont observé que les Mexicains sont les plus grands ivrognes de l’Amérique.

Leur ancienne sobriété n’empêchait pas qu’ils ne fussent passionnés pour la danse, pour diverses sortes de jeux et pour les tours d’adresse et d’agilité, que l’empereur honorait souvent de sa présence, et pour lesquels on distribuait des prix.

Chaque province du Mexique ayant été réunie successivement au corps de l’empire, il n’est pas surprenant qu’il y restât des différences considérables dans les lois et les usages ; la religion étant l’unique point sur lequel il paraît que la politique des empereurs, plutôt que le penchant des peuples ou la persuasion, était parvenue à faire régner l’uniformité. Quant aux successions, par exemple, dans la capitale et tout son ressort, elles suivaient les degrés de parenté. Le fils aîné entrait dans tous les droits de son père, lorsqu’il était capable de les maintenir. Autrement, le second fils prenait sa place, et s’il n’y avait point d’autre mâle, les neveux étaient appelés à l’héritage. Au défaut de neveux, les frères du père y arrivaient. S’il n’en restait point, surtout parmi les grands qui jouissaient d’un gouvernement par le droit