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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/186

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de leur naissance, les vassaux avaient recours à la voix de l’élection pour faire tomber leur choix sur le plus digne, dans l’opinion que l’intérêt public devait l’emporter sur les droits d’une parenté fort éloignée. Dans les pays de Tlascala, de Guacoxingo et Cholula, on suivait la même règle, avec cette différence, que celui qu’on substituait au véritable parent était soumis à de rigoureuses épreuves.

Le Mexique avait une espèce de seigneurs qu’Herréra compare aux commandeurs de Castille, c’est-à-dire qui recevaient de la faveur du souverain, ou pour récompense de leurs services, des terres dont ils n’avaient la propriété que pendant leur vie. Il y avait un autre ordre qui se nommait, en langage du pays, les grands parens, et qui était composé des puînés du premier ordre. Il était subdivisé en quatre autre classes, qui répondaient aux quatre premiers degrés de parenté, et qui se distinguaient par le plus ou moins d’éloignement de la souche. Tous ceux dont la descendance était plus éloignée entraient dans la quatrième classe. Outre le droit de pouvoir succéder aux chefs de leur race lorsqu’ils y étaient appelés, leur noblesse les exemptait de tributs. La plupart servaient dans les armées ; et c’était parmi eux qu’on choisissait les ambassadeurs, les officiers des tribunaux de justice, et tous les ministres publics. Les chefs de races étaient obligés de leur fournir le logement et la subsistance.