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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/194

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salutaires, et qui en avaient été revêtus dans le temple avec beaucoup de cérémonies. Les riches marchands obtenaient aussi des distinctions, qui les élevaient par degrés à la noblesse : mais quelque pauvre que fut le noble, il ne pouvait exercer aucune profession mécanique. Les seuls degrés défendus par le mariage étaient ceux de mère, de sœur, de tante et de belle-mère. L’héritage ne passait point aux enfans, mais aux frères du père, et plusieurs frères pouvaient épouser successivement leur belle-sœur. Non-seulement les lois permettaient la pluralité des femmes, mais elles y exhortaient ceux qui pouvaient en nourrir plus d’une. Xicotencatl en avait cinq cents : cependant il n’y en avait que deux qui portassent le titre d’épouse ; elles étaient respectées de toutes les autres, et leur mari ne devait pas coucher avec une concubine sans les avoir averties. Un enfant était plongé dans l’eau froide au moment de sa naissance, et les femmes s’y lavaient aussi dès qu’elles étaient délivrées. Rien n’est égal à l’attention qu’on apportait à leur inspirer l’habitude de la modestie et de la propreté.

Entre les flèches qu’ils portaient dans leur carquois, ils en avaient deux qui représentaient les deux fondateurs de la ville. Ils en tiraient d’abord une, et s’ils tuaient ou blessait un ennemi, c’était un heureux présage. L’inutilité du premier coup passait pour un mauvais augure ; mais chacun se faisait un