Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

confondent quelquefois avec les aloës, parce que le port de ces plantes offre de la ressemblance. Gage, qui connaissait le pays par un long séjour, dit simplement que le metl croît aux environs de Mexico beaucoup mieux qu’ailleurs. Gemelli en parle sous le nom de maghey ; on le plante, on le cultive comme les vignes en Europe. Ses feuilles longues, raides et charnues servent à quantité d’usage ; on en fait du papier, de la filasse, des mantes, des nattes, des souliers, des ceintures, des cordages. Elles sont armées d’une sorte d’épines si fortes et si aiguës, qu’on en fait une espèce de scie pour scier. Lorsqu’on arrache celles du cœur, la plante fournit chaque jour une liqueur aussi douce que le miel. En peu de temps elle prend la force de l’hydromel, et devient excellente pour diverses maladies. Les Américains y mêlent une racine qui la fait bouilli et fermenter comme le vin ; aussi est-elle alors capable d’enivrer : elle se nomme poulcré. On en fait aussi du vinaigre, et une eau-de-vie très-forte ; et ce n’est pas sans raison qu’on nomme la plante vigne de l’Amérique.

L’atole, nommé aussi anate, est l’arbre qui donne l’achiotl, dont on se sert, non-seulement pour le chocolat, mais aussi pour la composition d’une autre liqueur et pour la teinture. Il croît surtout aux environs de Guatimala. Il est connu ailleurs sous le nom de roucou. Nous le décrirons plus tard.