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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/234

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Le faucon pêcheur ressemble, par la figure et la couleur, à nos plus petits faucons ; il en a le bec et les serres. On le trouve ordinairement perché sur le tronc des arbres, ou sur les branches sèches qui tombent sur l’eau près de la mer ou des rivières. Dès qu’il aperçoit quelque poisson, il y vole à fleur d’eau, il l’enfile avec ses griffes, et l’élève aussitôt en l’air, sans toucher l’eau de ses ailes. Il n’avale pas le poisson entier, comme d’autres oiseaux qui en vivent, mais il le déchire de son bec pour le manger en morceaux.

La boubie ou le fou est un oiseau aquatique, un peu moins gros qu’une poule, et d’un gris clair. C’est un oiseau fort stupide, et qui s’écarte à peine du chemin par lequel il voit venir les hommes. Du côté du grand Océan il pose son nid à terre, et vers la mer des Antilles, il le place sur des arbres. Sa chair est noire, et plaît à ceux qui aiment le poisson parce qu’elle en a le goût.

Le guerrier ou la frégate, autre oiseau aquatique, est de la grosseur d’un milan, auquel il ressemble aussi par la forme ; mais il est noir, à l’exception du cou qu’il a rouge : il vit de poisson. Dampier rapporte des particularités singulières des boubies et des guerriers : « Je remarquai, dit-il, que les guerriers et les boubies laissaient toujours des gardes auprès de leurs petits, surtout dans les temps où les vieux allaient faire leurs provisions en mer. On voyait un assez grand nombre de guerriers malades