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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/239

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plus d’usage que de l’huile pour s’éclairer, et pour la préparation du maroquin dont on fabrique des chaussures.

Le climat s’est trouvé si propre aux chevaux, qu’outre l’avantage d’une nombreuse propagation, la plupart des provinces en ont d’aussi bonne race que l’Espagne. On s’en sert communément pour voyager, et l’on n’emploie que des mulets pour le transport des marchandises et du bagage.

Il se trouve aussi des chevaux sauvages dans la Nouvelle-Espagne, de même que dans les pays situés au nord et occupés encore par les Indiens indépendans : l’on en voit quelquefois courir des troupes de cinq cents. Lorsqu’ils découvrent un homme à quelque distance, un d’entre eux se détache, s’approche, se met à souffler des naseaux, et prend ensuite une autre route en courant de toute sa force : à l’instant tous les autres le suivent. Quoique ces animaux soient de la même race que les chevaux domestiques, ils ont dégénéré dans les forêts et les savanes qu’ils habitent ; la plupart ont la tête fort grosse et les jambes raboteuses, les oreilles et le cou longs. Ils sont d’ailleurs assez propres au travail, et s’apprivoisent facilement. Pour les prendre, on tend des lacs de cordes sur les routes qu’ils fréquentent. Ils viennent toujours donner dans les embûches ; mais ils s’étranglent quelquefois lorsqu’ils sont arrêtés par le cou. Aussitôt qu’on les a pris, on les attache au tronc d’un arbre, et on les y laisse deux jours